Le budget 2015 de Grand Poitiers a été adopté ce soir. Les baisses des dotations de l’Etat ont été largement soulignées.

Florie Doublet

Le7.info

Le budget voté ce soir est la confirmation des orientations présentées lors du dernier conseil d’agglomération. Les recettes globales sont stables (49,8M€). Pourtant, les dotations de l’Etat sont encore en baisse. La diminution est en partie compensée par le fonds de péréquation. En bref, les communes les plus riches donnent aux communes aux plus pauvres. Reste que la perte sèche est d’un million et demi. « Si nos recettes restent stables, c’est grâce à la progression de la richesse économique locale. C’est un signe positif, cela traduit le dynamisme du territoire », explique Claude Eidelstein.

Les dépenses évoluent de 1,7%.  L’épargne brute, nécessaire à l’investissement, s’élève à 5,6 millions, en baisse par rapport à 2014. Elle était alors de 6,4 millions. « Ce qui me préoccupe, ce sont les années 2016 et 2017, car la dotation globale de fonctionnement va encore baisser. C’est pourquoi il est important que la richesse fiscale continue de croître. » Les taux d’imposition des ménages et des entreprises restent inchangés. « Les augmenter serait la solution de facilité, note Claude Eidelstein. Nous tiendrons tant que nous pourrons. »

« Pas question de critiquer pour critiquer, ce n’est pas ma façon de procéder… Mais quand même. On voit bien que Grand Poitiers fait des efforts pour maintenir son niveau d’investissement, mais malgré tout, il passe de 16,1M€ en 2014 à 15M€ », s’inquiète Jacqueline Daigre.

A propos des budgets annexes, l’augmentation d’1% de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères a fait bondir Christiane Fraysse. « Cette taxe a augmenté de plus 10% entre 2011 et 2015. Or la collectivité s’est engagée dans un programme de prévention et de réduction des déchets. Il y a un double message incompréhensible : plus vous faites des efforts pour réduire vos déchets et plus vous payez de taxe.  Nous sommes favorables à un financement de ce budget par la redevance. Chacun paye en fonction de ce qu’il génère comme déchets. Des systèmes existent pour que les familles nombreuses ne soient pas pénalisées. » Le budget a été voté avec sept voix contre une abstention. 
 

Les gens du voyage pointés du doigt

Jacqueline Daigre trouve « démesurés » les 54 000€ alloués aux aménagements des aires d’accueil des gens de voyage. « Il serait bon de revoir cette politique qui consiste à faire payer au contribuable un mode de vie que certains ont choisi et qui n’est pas celui de tout le monde. On a le droit, mais alors il faut l’assumer ou bien payer comme les autres. » Il n’en fallait pas plus pour énerver Aurélien Tricot : « Je refuse qu’on stigmatise une population qui a des choix de vie différents des nôtres. » Alain Verdin, jusqu’alors silencieux, s’est interrogé : « Qu’est-ce qui empêche de mettre un gardien à l’entrée de l’aire, pour que ceux qui veulent l’utiliser donnent une contribution minime pour bénéficier de ces équipements ? » Le président a alors mis fin à un débat « qui n’a pas lieu d’être ».

 

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