CEIT : les salaires versés sous huit jours

Le tribunal de commerce de Poitiers a statué pendant près de quatre heures, cet après-midi, sur la situation du groupe CEIT et de sa filiale deux-sévrienne Micheletti. Un redressement judiciaire devrait être prononcé lundi. Une chose est sûre : les salaires de mars seront versés.

Romain Mudrak

Le7.info

La décision ne tardera pas. Lundi matin, le groupe CEIT et sa filiale Micheletti (Deux-Sèvres) devraient être placés en redressement judiciaire. Le tribunal de commerce de Poitiers a tenu à rendre son jugement plus rapidement qu'à son habitude, afin que les 246 collaborateurs reçoivent leurs salaires de mars le plus rapidement possible. Grâce à cette décision, et à la nomination logique d'un mandataire judiciaire, l'Assurance garantie des salaires (AGS) devrait débloquer les fonds nécessaires en fin de semaine prochaine.

Tout l'après-midi, le juge a reçu les représentants du propriétaire américain du site, ainsi que les délégués du personnel des cinq entités qui composent le groupe. Parmi eux, Willy Lassalle, salarié de CEIT à Loudun, sorti fatigué mais confiant de cet entretien : « 
Le plan qu'on nous a présenté n'évoque pas de suppression d'emploi. On nous a parlé de l'arrivée éventuelle de nouveaux investisseurs. Ce que l'on veut, c'est éviter la délocalisation. Si CEIT fermait à Loudun, deux ou trois autres sous-traitants mettraient également la clé sous la porte. »

On n'en sait pas beaucoup plus sur le contenu du plan d'attaque élaboré par la direction américaine de CEIT. Question de stratégie. Elle a prévu de communiquer lundi, pour que « 
tout le monde y voit clair ». Son avocat, Me Timothée Gagnepain, a juste souligné que son objectif du jour consistait à « obtenir la prise en charge des salaires et à limiter les conséquences sur les fournisseurs ».

Salariés mobilisés
A l'extérieur du tribunal, une trentaine de salariés, essentiellement de Micheletti, avaient fait le déplacement. Ils ont attendu patiemment tout l'après-midi. « Nous avons tenu à venir pour montrer que nos emplois nous intéressent, a assuré Miguel Ramos, délégué du personnel de l'entreprise deux-sévrienne. Nous sommes prêts à nous battre. Qu'on nous donne les moyens de produire et nous ferons des heures supplémentaires. »

Ce jugement devrait permettre au groupe de débloquer des liquidités afin de payer les fournisseurs. La situation de CEIT est étonnante. Son carnet de commandes a beau être rempli de contrats avec des clients prestigieux, cette société spécialisée dans l'aménagement intérieur de véhicules ferroviaires ne parvient pas à mobiliser la trésorerie nécessaire à sa production. Une période d'observation de six mois s'ouvrira lundi. Chez Micheletti, on espère désormais que la direction ne sera pas tentée de se dégager des marges sur le dos des salariés.

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