Fauchage raisonné, 
biodiversité préservée

Depuis plusieurs années déjà, le Département procède au fauchage raisonné des bords de routes afin d’allier sécurité des usagers et préservation de la biodiversité. Les tracteurs faucheurs ont commencé leur œuvre ce lundi, jusqu’au 24 mai.

Claire Brugier

Le7.info

Jours fériés et ponts de mai obligent, le Département a commencé à déployer dès ce lundi son régiment de tracteurs, dix-neuf au total -et près de 
40 agents- avec une mission commune : le fauchage des bords de routes. « Un fauchage de type raisonné pour concilier la sécurité des usagers, la prise en compte de l’environnement et l’aspect économique », détaille Jean-Luc Fort, le directeur du service entretien et exploitation de la route. 


Depuis de nombreuses années déjà, le Département restreint la tonte des bas-côtés à une bande d’1,50m de largeur le long de la chaussée, à raison d’une à deux fois par an entre mai et juillet. « C’est la météo qui nous contraints, ou pas. On essaie de le faire le moins possible pour des raisons 
« écono-écologiques », sauf dans les espaces forestiers où, pour la deuxième année consécutive, à la suite des incendies en Gironde de 2022, on fauche sur toute la largeur. » Au total, environ 3 800km linéaires sont concernés dans la Vienne, soit plus de 2 000ha d’espaces verts. L’intérêt de la démarche est indiscutable. « Il y a bien sûr un aspect sécuritaire à laisser des ourlets en bordure de route, appuie Miguel Gailledrat, coordinateur à Vienne Nature. Mais dans certains endroits, comme dans le Neuvillois où les haies sont rares, les bords de routes constituent des corridors biologiques essentiels pour la flore et la faune. Certains papillons, par exemple, sont inféodés à une espèce floristique en particulier. » Que leur plante fétiche disparaisse entièrement sous les dents des tracteurs faucheurs et le bel insecte prend définitivement ses ailes à son cou !


Zones tests

Entre 2009 et 2012, Vienne Nature a lancé un appel aux communes volontaires. Une trentaine ont accepté la mise en place sur leur territoire de zones échantillons de 500m, réparties sur 340 secteurs, soit 170km de routes et chemins ruraux. L’association de protection de la nature y a plus précisément observé deux indicateurs de biodiversité : la flore et les papillons. « Nous avons noté la présence de 77 espèces de papillons et 730 espèces floristiques », souligne Miguel Gailledrat. Libre aux communes d’appliquer ou non le plan de gestion différenciée élaboré pour chacune d’elles à partir de ces données mais « la plupart l’ont fait, commente le spécialiste. Nous avions également indiqué au Conseil départemental les secteurs qui abritaient des espèces très rares, où une fauche tardive était préconisée, principalement en lien avec la présence d’orchidées. » 


Le fauchage par les services du Département va se poursuivre jusqu’au 24 mai. Une vigilance particulière est donc recommandée aux usagers de la route susceptibles, entre 6h et 21h, de se retrouver nez à nez avec un tracteur.

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