Camping : comme une envie de liberté

Cet été, les clients des campings de la Vienne doivent montrer leur pass sanitaire avant d'entrer, en général une seule fois à leur arrivée. D’autres préfèrent opter pour le « road trip » en fourgon aménagé. Tour d’horizon.

Romain Mudrak

Le7.info

Le camping du parc de Saint-Cyr affiche complet en ce moment. La fréquentation est d’environ 650 personnes par soir. Ici, le pass sanitaire n’a pas fait fuir les clients. « On a eu deux annulations depuis la mise en place le 21 juillet et nous avons renvoyé quatre ou cinq personnes qui ne le possédaient pas vers une pharmacie de Châtellerault qui propose des tests antigéniques sans rendez-vous », explique Solen Tesson, directrice adjointe du parc. Avant d’ajouter : « De toute façon, les gens qui viennent ici vont presque tous au Futuroscope et savent du coup que le pass est nécessaire là-bas. » La méthode de contrôle choisie dans ce camping est la suivante : le pass sanitaire est vérifié une seule fois à l’arrivée des touristes, ensuite un bracelet permanent donne accès à la piscine et au restaurant tout au long du séjour. C’est la même chose dans la plupart des grands campings de la Vienne.

« Pour le mois d’août, si j’avais eu cinquante vans, je les aurais loués. »

Qu’ils se garent au camping ou sur un spot déniché à la dernière minute, les adeptes de la « van life » se sont multipliés depuis le premier confinement. 15 000 nouveaux fourgons aménagés ont été immatriculés ces douze derniers mois en France, un chiffre en hausse de 89% par rapport à l’année précédente. Comme une envie de se libérer des contraintes. Badre Lamti confirme cet engouement. Ce jeune baroudeur s’est lancé en juin dans la location de « campervans » à Poitiers sous la franchise Blacksheep. Pour deux, quatre ou six personnes, il a des fourgons pour tout le monde. « Dès que mes premiers vans ont été floqués, ils sont partis en location. Et après le discours du Président de la République [le 12 juillet, ndlr], les demandes ont encore augmenté. Pour le mois d’août, si j’avais eu cinquante vans, je les aurais loués. »

Beaucoup de novices tentent l’aventure cette année pour la première fois. Ici, les vans sont tout confort et laissent la porte ouverte au voyage en autonomie. « Certains n’ont même pas de plan de route précis, alors je leur conseille des itinéraires sympas. » Surtout que l’application Blacksheep sur le smartphone donne accès à tous les meilleurs endroits où dormir compilés par Park4night. Mathieu est parti mercredi dernier, histoire d’éviter les bouchons des grands chassés-croisés du week-end. Avec sa compagne Elodie et Eléonore, sa petite fille de 5 ans et demi, ils ont rejoint Carcassonne, puis les Pyrénées. « Au départ, on voulait aller au Portugal mais les conditions d’accès avec le Covid étaient incertaines. Alors on a choisi le van. Au dernier moment, on a remplacé le Pays basque où il pleuvait par le pays cathare. » Exit le pass sanitaire ! Eux ont cuisiné, mangé et dormi dans le camion. « On achetait des produits locaux au jour le jour, une fois on a troqué de l’eau contre des mirabelles ! », raconte Mathieu, tout juste revenu de ses dix jours de « road-trip ». Covid ou pas, lui recommencera certainement l’expérience l’année prochaine.

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