Le "home staging" pour vendre vite

Un futur acquéreur prend sa décision dans les premières minutes de la visite d’un bien. Pour déclencher un coup de coeur, le « home staging » est l’une des solutions à envisager. Ce concept américain vise à dépersonnaliser un intérieur pour plaire au plus grand nombre.

Florie Doublet

Le7.info

Si vous êtes un fidèle des émissions de l’agent immobilier Stéphane Plaza (cf. p.14), le concept de « home staging » ne vous est pas étranger. « Ce n’est pas de la décoration puisque nous ne cherchons pas à répondre aux goûts du propriétaire, rappelle Florence Lepage, gérante de l’atelier « Addobbo ». Au contraire, nous créons une ambiance la plus neutre possible, pour plaire au plus grand nombre. »

Vous l’aurez compris, le « home staging » s’adresse particulièrement à celles et ceux qui cherchent à vendre leur bien. Les spécialistes de l’immobilier le savent, un futur acquéreur prend sa décision dans les premières minutes de sa visite. Pour déclencher ce fameux coup de coeur, il n’y a pas de secret « il faut dépersonnaliser ! » Facile à dire… « La règle est simple : lorsque la décoration est trop « marquée », les visiteurs ne peuvent pas se projeter. On enlève donc les photos, les bibelots, le mobilier ancien… »

Il n’est pas toujours possible de se débarrasser de ses vieux meubles. Dans ce cas, des astuces permettent de s’en sortir à moindre coût. « On peut recouvrir un canapé vieillot d’un plaid douillet et l’habiller de jolis coussins. De même, il est tout à fait possible de repeindre sa cuisine dans des teintes actuelles, comme le taupe, le blanc lin, le gris… »

Moins de 2% du prix de vente 

Rappelons également que « home staging » signifie littéralement « mise en scène de la maison ». Le concept vise donc à mettre en valeur les volumes des pièces. Une simple table et deux chaises placées sur un balcon étroit prouvent qu’on peut finalement y déjeuner. À retenir : le vendeur ne doit pas débourser plus de 2% du prix de vente. « Beaucoup de propriétaires n’osent pas franchir le pas car ils ne veulent pas dépenser de l’argent pour une maison dans laquelle ils ne s’imaginent pas rester, analyse Florence Lepage. Pourtant, c’est le meilleur moyen de vendre rapidement. Les gens ne se rendent pas toujours compte des défauts de leur intérieur, ils ont parfois besoin d’un coup de main. »

La professionnelle est persuadée de l’utilité de cette démarche. « C’est simple, je me suis occupée d’une maison en vente depuis deux ans. Moins de trois mois après mon passage, elle avait de nouveaux propriétaires. » Alors, prêt(e) à franchir le pas ? 

Des bocaux transformés en lampes, des boîtes de conserve servant de vases ou encore des palettes de transport en guise de table basse. Ces exemples illustrent une nouvelle tendance : l’« upcycling ». Ce concept vise à détourner de son usage premier un vieil objet et à lui apporter une valeur ajoutée. C’est l’illustration de l’adage « Rien ne se perd, tout se transforme ». L’« upcycling » est l’une des spécialités de la Regratterie, située dans le quartier de Bel-Air, à Poitiers. La structure propose une galerie d’art, dans laquelle on trouve des oeuvres originales : abat-jour réalisés à partir de couverts ou de chapeaux, sculptures en forme de libellules à base de fourchettes et cuillères ou encore tables dont les pieds sont, en réalité, le socle d’une machine à coudre en fer forgé. Pour celles et ceux qui veulent tenter de métamorphoser leur vieux mobilier, la Regratterie propose, chaque semaine, des ateliers (soudure, travail du bois, du plastique). Ils permettent de disposer d’outils et machines, tout en bénéficiant des conseils de l’équipe.

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