Montebourg : « Pour une agence nationale de rénovation rurale »

Arnaud Montebourg ambitionne d’arriver premier dans la Vienne lors des primaires socialistes. Toutefois, son réseau local capable de relayer ses idées est encore en construction. Avant son meeting de ce soir, le candidat précise quelques-unes de ses positions.

Romain Mudrak

Le7.info

On reconnaît autour de vous Michel Touchard, élu PS du Conseil départemental, Bernard Grégory, responsable de la section PS Cap Sud ouest, le maire de Fontaine-le-Comte, Philippe Brottier… Quel est votre réseau dans la Vienne ?
« J’ai des sollicitations de gens avec qui j’ai des affinités collectives. Des élus, anciens élus, militants… Bernard Grégory est à l’initiative de ce déplacement. C’est une campagne qui s’adresse aux Français oubliés de l’économie et de la politique. Je parle de la vie des gens et des dégâts que l’Union européenne produit sur les PME. »

Vous faites campagne depuis plusieurs mois, dans l’espoir de remporter la primaire de la gauche, en janvier. Selon vous, François Hollande se représentera-t-il ?
« François Hollande montre tous les signes de son désirs de se présenter. De mon côté, je propose l’union des gauches, comme François Mitterrand et Lionel Jospin. Durant cette dernière période, la gauche a fait baisser le chômage et a désendetté le pays. Il y a une loi dans l’histoire, c’est que la dette diminue en même temps que le chômage. C’est pourquoi on ne doit pas faire peser des efforts supplémentaires sur des classes populaires et moyennes qui n’ont aucune responsabilité dans la crise. Il n’y a que le Premier ministre qui considère les gauches irréconciliables. Mon projet est unificateur. »

« Favoriser le télé-travail pour revitaliser les campagnes »

Vous arrivez dans un département rural avec des villes moyennes. Quel message portez-vous ici ?

« Les ruraux et les petites villes sont les grands perdants de la mondialisation et de la métropolisation de la France, c’est-à-dire de la concentration des richesses dans cinq à sept villes. Ces territoires sont en décroissance. Mon projet consiste donc à inciter fiscalement au télé-travail pour les entreprises qui s’entassent au prix fort dans les villes. Les dix millions de Français qui rêvent de retourner à la campagne pourront le faire. Pour financer le rebond du monde rural, je propose une agence nationale de rénovation rurale installant la fibre optique, rénovant les commerces, reprenant le foncier en déshérence. Ce serait une nouvelle alliance entre les villes et les campagnes. »

Vous visitez la « Baie des champs », une exploitation agricole de Sèvres-Anxaumont, qui s’est lancée dans la méthanisation. Ce genre de démarche fait-elle partie de votre politique générale ?
« Les agriculteurs ont été placés sur le marché mondial sans protection. L’Organisation mondiale du commerce a démantelé la PAC (Politique agricole commune). Il faut revenir dessus. Nous voyons des situations de désespoir et de détresse. 20% des revenus des exploitations doivent provenir des énergies renouvelables, par le photovoltaïque ou la gestion des effluents par méthanisation. »

Avec l’élection de Donald Trump, le protectionnisme que vous défendez à travers le « made in France » reprend-il des couleurs ?
«  Ce n’est pas une mode ! Je crois sincèrement que la mondialisation est terminée. Les deux pays qui ont défendu le libre échange à tout crin, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont décidé d’y mettre fin. Le démondialisateur que je suis défend le rapprochement des lieux de production et de consommation, et non le repli sur soi. Une sorte de circuit court. Si je propose 80% des commandes publiques pour les PME made in France, 10% des encours de notre épargne pour les PME made in France, une banque d’encouragement au risque pour inciter les PME made in France, c’est que nous avons besoin de protections. J’assume la fin de la mondialisation, en établissant une taxe carbone aux frontières pour amener tout ceux qui font du dumping environnemental à en payer le juste prix. »

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