Henri Loyrette : « Poitiers n’est pas complètement aboutie »

Le comité de revalorisation du quartier du Palais (de justice) s’est réuni ce matin, à l’hôtel de Ville de Poitiers. Ses membres ont procédé au choix des trois cabinets encore en lice pour accompagner cette démarche destinée à penser l’avenir d’une partie de la cité.

Arnault Varanne

Le7.info

A l’horizon 2018, le Palais des comtes du Poitou-ducs d’Aquitaine sera libéré de sa charge judiciaire, au profit d’une cité éponyme dont les premiers travaux ont démarré dans l’ancien lycée des Feuillants. Cette échéance, Alain Claeys en fait une sorte de « rendez-vous avec l’histoire » ou plutôt avec l’avenir. « Le moment est venu d’utiliser l’histoire de Poitiers pour l’inscrire dans le futur », estime le député-maire. C’est pour cette raison qu’il a confié à Henri Loyrette le soin de co-présider le comité de pilotage chargé de plancher sur le devenir du quartier du Palais. L’ancien président du Louvre en est persuadé, « quelque chose n’est pas encore tout à fait abouti ici », ajoutant qu’un « potentiel » sous-jacent ne demande qu’à s’exprimer. 

Au côté de personnalités très diverses (Yves Lion, Emmanuel Laurentin, Pierre Guénant...), le conseiller d’Etat s’engage donc à magnifier Poitiers. La première réunion plénière du « Copil » s’est déroulée ce matin et avait pour objectif de déterminer l’équipe pluridisciplinaire qui sera en mesure d’accompagner ces personnalités sur le chemin du renouveau. L’appel à candidatures a permis de recueillir onze projets. Les services de la Ville en ont retenu six. Le comité de pilotage a tranché en faveur des trois plus pertinents. 

Des contraintes multiples

La deuxième session plénière dudit comité aura lieu le 29 avril, la troisième en juin. Mais on ne connaîtra qu’à la rentrée le nom de l’heureux bénéficiaire, sachant qu’un tel projet mobilise des corps de métiers très différents : architecte, urbaniste… De l’ancien palais de justice à la cathédrale Saint-Pierre, en passant par Notre-Dame, Sainte-Radegonde, l’Espace Mendès-France, le baptistère Saint-Jean ou le musée Sainte-Croix, le cheminement proposé aux Poitevins et aux touristes devra tenir compte d’une foultitude de critères. Car la magnificence du patrimoine ne doit pas occulter les impératifs touristiques, économiques et culturels, d’occupation de l’espace…  

« On parle souvent de l’attractivité de Poitiers, plus encore avec la nouvelle région, mais ce mot est souvent galvaudé », estime Alain Claeys. L’élu ne réfute toutefois pas l’idée que « sa » ville doive séduire en « se réinventant ». Les années à venir devraient nous renseigner sur cette grande ambition. La première tranche de travaux n’interviendra toutefois pas avant 2019 voire 2020. Ce sera sans doute le juge de paix aux yeux des Poitevins. 

 

Les membres du comité de pilotage
Bruno Belin, président du conseil départemental ; Michel Berthier, adjoint à la Culture ; Francis Chalard, adjoint aux Finances ; Jean-Marie Compte, adjoint au Patrimoine historique ; Bernard Cornu, adjoint à l'Urbanisme et au Logement ; Patrick Coronas, adjoint à la Qualité environnementale et transition énergétique et aux bâtiments ; Jacqueline Daigre, conseillère municipale d'opposition ; Pierre Guénant, dirigeant d'entreprises ; Diane Guérineau, conseillère municipale au Tourisme et à l'animation ; Emmanuel Laurentin, journaliste et historien, animateur sur France Culture ; Yves Lion, architecte urbaniste, dont l'atelier a conçu Coeur d'agglo : Arnaud Littardi, directeur de la Drac ALPC ; Jean-Claude Martin, président du Théâtre auditorium de Poitiers ; Philippe Palisse, conseiller municipal d'opposition ; Patricia Persico, adjointe au Commerce et au Tourisme ; Éliane Rousseau, adjointe à l'Espace public ; Christine Sarrazin-Baudoux, adjointe à l'Administration générale et à l'Agence des temps ; Cécile Treffort, professeur d'histoire médiévale à l'université de Poitiers, directrice du CESM ; Fabrice Vigier, maître de conférences à l’université de Poitiers, Christiane Fraysse, conseillère municipale Osons Poitiers.

Co-présidence : Alain Claeys et Henri Loyrette

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