Les orientations budgétaires étaient inscrites à l’ordre du jour du conseil d’agglomération, qui s’est tenu hier soir. A cette occasion, le groupe Osons Poitiers est revenu sur l’hypothétique acquisition par Grand Poitiers du complexe sportif de Fontaine le Comte.

Florie Doublet

Le7.info

Le débat d’orientations budgétaires de Grand Poitiers n’a pas manqué de relief. Les reproches de l’opposition ont tourné autour des mêmes sujets… Jacqueline Daigre a pointé, une nouvelle fois, le manque de « lisibilité » des orientations. Sur le budget, l'élue UMP de Poitiers a noté une « diminution de l’ordre de 50 000€ » des recettes de fonctionnement (70,4M€), alors qu’elles ont été présentées comme « stables » par l’exécutif. La chef de file du groupe UMP a également relevé une augmentation des dépenses de 0,7M€ (44,1M€), par rapport à 2014. « La conséquence est la baisse de l’épargne brute de près de 12%, ce qui est regrettable pour le financement de nos investissements ou le remboursement de la dette », assure-t-elle. Christiane Fraysse ne s'est guère montrée plus optimiste. « La situation financière de Grand Poitiers devient critique, avance-t-elle. Elle nécessite de choisir avec encore plus de rigueur et de prudence les investissements. »

Les investissements, parlons-en. Une enveloppe de 3,8M€ est dédiée aux équipements sportifs. Elle se décline de la sorte : 1,5M€ pour la rénovation des gymnases, 1M€ pour l’entretien courant, un autre pour la réfection du gymnase de Biard  et 0,4M€ pour les frais divers. « 
Nous ne voyons inscrit nulle part l'acquisition du patrimoine sportif de la Banque de France à Fontaine. Pourtant, dans le plan pluriannuel qui nous a été présenté en commission, cette hypothèse a été émise, explique l’élue d'Osons Poitiers. Lorsqu’on lit la presse on a l’impression que cette acquisition est chose quasi faite. » (lire le 7 n°251 p.3)

Le groupe a eu la curiosité de se rendre sur le site du Ministère des sports, qui recense le nombre d’équipements sportifs. « 
On peut voir que Grand Poitiers est plutôt bien doté, déclare la porte-parole d’Osons Poitiers. Le choix d’acquérir un équipement qui nécessite des travaux ne nous apparaît donc pas pertinent. »

Alain Claeys avait prévenu qu’il ne débattrait pas de l’acquisition de l’
ancien complexe de la Banque de France. « Le bureau se rassemblera en mars, puis il y a aura une nouvelle commission. Nous vous soumettrons notre décision lors d’un prochain conseil. » Pas sûr que cette déclaration laconique rassure les élus opposés  au projet…

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Les dossiers à suivre :

> Grand Poitiers s’engage dans l’ouverture de ses données publiques (open data). Il s’agit de mettre à disposition des citoyens, entreprises, chercheurs, associations, particuliers et même des autres acteurs publics, les masses de données numériques que les collectivités produisent dans leur activité quotidienne. Concrètement, des statistiques, textes réglementaires, données financières…
L’ouverture des données publiques implique de définir un cadre légal, fixant les conditions de réutilisation de ces données. On parle de « licence ». Celle choisie par Grand Poitiers se nomme « Etalab ». Elle permet aux utilisateurs de reproduire, copier, publier, adapter, modifier et transmettre les informations libérées, sous condition de mentionner la source des données et leur date de dernière mise à jour. « C’était l’une de mes propositions de campagne, rappelle Jacqueline Daigre. Mieux vaut tard que jamais, mais Poitiers était en retard dans ce domaine. Vous avez évidemment tout notre soutien pour cette opération de transparence. » L’ouverture des premiers « jeux » de  données est prévue pour mars.  

> Aurélien Tricot s’est interrogé sur la poursuite des négociations avec la SNCF, à propos du nombre de dessertes qu’effectuera la future LGV Tours-Bordeaux en gare de Poitiers. Le président de l’agglomération et maire de Poitiers assurait encore récemment que le nombre d’arrêts serait identique à celui d'avant les travaux (lire le « 7 » n°251 p.8). Et ce, notamment grâce à un nombre d’usagers important en gare de Poitiers.  « Elle accueille chaque année 2,5 millions de voyageurs. Celle de La Rochelle 1,8 million et celle d’Angoulême 1,5. La gare de Poitiers joue de sa situation géographique et de son intermodalité… » « Nous n’avons aucune garantie aujourd’hui ! Vous avez parlé de trente-trois dessertes, mais nous ne sommes pas sûrs de ce chiffre ! », s’inquiète Jacqueline Daigre, qui demande une suspension du financement. « J’espère que ce chiffre se réalisera. On se bat, on travaille, on ne fanfaronne pas. » Pour le moment, Grand Poitiers ne stoppe pas sa contribution (à l’inverse du Département par exemple). « Nous verrons si nous devons durcir notre position… » , a lancé le président.

Le cas de la gare du Futuroscope a également été abordé. « D’après la récente réunion tenue par la SNCF, je crains qu’elle ne soit malmenée, affirme Aurélien Tricot. Le nombre de dessertes prévues en 2009 doit être maintenue ! C’est important pour les voyageurs qui visitent le parc » « Je me suis entretenu pas plus tard qu’hier avec Domnique Hummel et nous avons eu une discussion à ce sujet, a annoncé Alain Claeys. Nous avons effectivement conscience des difficultés… »

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