Plusieurs groupes de travail réfléchissent actuellement à la future « Loi Famille », qui devrait être présentée en Conseil des ministres avant le mois de mars. L'Union nationale des associations familiales (Unaf) s’émeut de ne pas avoir été consultée.

Florie Doublet

Le7.info

« Nous représentons les familles et, pourtant, nous avons été écartés des discussions. C'est incompréhensible », s'agace Daniel Sauvetre, président de l'Udaf de la Vienne. En signe de désapprobation, l'organisation a réuni la presse, jeudi matin, et a souhaité donner son avis sur les thèmes abordés par le futur texte. Sur la question de la garde alternée en cas de divorce, l'association se montre claire : « L'intérêt de l'enfant doit primer ! Le juge doit aviser au cas par cas. Actuellement, en cas de conflit, la garde est systématiquement donnée à la mère… »

A propos de la « co-parentalité », l'Unaf souhaiterait qu'un rappel des droits et des devoirs liés à l'« autorité parentale conjointe » soit inscrit dans le jugement de divorce. Quels sont ces droits et devoirs ? Les parents doivent prendre conjointement les décisions concernant la santé de l'enfant, son orientation scolaire, son éducation religieuse. Si le père souhaite déménager, il doit obligatoirement en faire part à son ex-conjointe. Et vice-versa. « Certains partent à l'autre bout de la France avec l'enfant pour embêter leur ancien partenaire. Ce n'est pas normal », s'agace Daniel Sauvetre.

Le président de l'Udaf a également souhaité glisser un mot sur le projet de loi concernant l'égalité homme-femme. La réforme a pour objectif d'« inciter les pères à prendre une partie du congé parental ». La durée actuelle de ce congé est fixée à trois ans. Cette durée devrait être ramenée à deux ans et demi. Les six mois restants reviendraient au second parent, bien souvent le père. Si ce dernier ne les prenait pas, ils seraient perdus. « Quel père peut s'absenter six mois de son travail ? Quel artisan, quel chef d'entreprise, quel agriculteur ? Dites le moi..., s'insurge Daniel Sauvetre. Les femmes ont souvent moins de responsabilités, elles peuvent aménager plus facilement leur emploi du temps. Et puis, en règle générale, les hommes ont des salaires plus importants… C'est une discrimination socioprofessionnelle ! » L'Udaf voulait se faire entendre, c'est chose faite.

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